UEMOA : L’AMF-UMOA finalise l’étude des coûts de transaction sur le marché financier régional

L’Autorité des marchés financiers de l’Union Monétaire Ouest Africaine (AMF-UMOA) a démarré ce lundi 27 mars à Dakar, un atelier de restitution et de validation des conclusions de l’étude sur le coût tarifaire applicable sur le marché financier régional. La rencontre s’inscrit dans le cadre du programme « Joint Capital Markets Program (J-CAP) » financé par le groupe de la Banque Mondiale et vise à partager les conclusions de l’étude en vue d’avoir les contributions des acteurs, afin d’accroître la compétitivité du marché.
« Cette étude intervient 12 ans après celle réalisée en 2010, afin d’établir si les tarifications appliquées aux transactions financiers en UMOA sont un frein à la compétitive du marché régional et comment elles peuvent être améliorées afin de mieux participer à son développement », a souligné Ripert Bossoukpe, secrétaire général de l’AMF-UMOA. « Ces travaux visent à questionner les conclusions et les recommandations de l’étude, ainsi que les amendements en vigueur, pour le développement du marché », a ajouté le Béninois.
Ce diagnostic a révélé, entre autres, au niveau de l’analyse et fonctionnement du marché, l’augmentation considérable du volume des émissions réalisées au cours des dernières années, et la diminution progressive de la part de marché des émissions de dette publique par voie de syndication.
Quant à l’analyse des tarifs, il a été noté l’existence d’un système d’homologation des tarifs des intermédiaires, utile pour standardiser ces tarifs. Ces grilles tarifaires ne suivent pas un format unique et n’apportent pas un degré de détail suffisant, constate-t-on. En ce qui concerne la tarification des régulateurs et des infrastructures de marché, on note l’absence d’un système de comptabilité analytique, et l’absence de tarification aux investisseurs et tarifs très réduits pour les intermédiaires et les émetteurs au niveau du marché par adjudication.
Le dernier volet, la structure des coûts et des revenus des acteurs, a révélé une forte dépendance financière des infrastructures de marché et, en particulier, de la BRVM, à l’égard des revenus issus du marché de la dette publique par syndication. L’activité d’intermédiation et de tenue de compte représente une faible part des revenus des Sociétés de Gestion et d’Intermédiation (SGI). L’essentiel des revenus provient des services financiers et de structuration d’opérations, qui sont liés aux opérations de placement de dette publique sur le marché primaire. Les SGI affichent une bonne rentabilité, avec une marge avant impôts qui se situe dans une fourchette de 20-30%
Selon cette étude, les tarifs du régulateur et des infrastructures du marché UMOA sont très supérieurs au tarif moyen des marchés benchmark pour la plupart des opérations. « La meilleure solution pour permettre la réduction des tarifs est de renforcer la concurrence et la transparence », a indiqué Javier Paredes, consultant cabinet Analistas Financieros Internacionales (AFI), la société de conseil qui a réalisé l’étude.
« Promouvoir la concurrence et la transparence » a donné lieu à des recommandations réparties en six blocs, notamment, la promotion de la concurrence, la promotion de la transparence, la promotion de l’efficience, le développement par le superviseur et par les entités qui exercent leur activité en situation de monopole d’une comptabilité analytique permettant de connaitre les recettes et dépenses générées par les différents segments d’activités, l’amélioration du système d’homologation des tarifs des opérateurs de marché et le renforcement de la cohérence du marché de la dette publique.

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